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Journal d'une nonne libertaire.
25 septembre 2019

Résilience

J'aurais aimé être bercé par un regard plein de tendresse le jour de ma naissance, mais j'ai été, comme tant d'autres que moi, reçu par des yeux dont les pupilles noires reflétaient la peur, la terreur, la violence extrême à mon encontre pour enfin se muer en un flot d'indifférence mêlé d'annihilation  du pauvre petit être que j'étais. 

La sage femme a soufflé, lasse: "encore un enfant qui dérange, un enfant qui déçoit, une de ces enfances lacérée à peine sortie du ventre maternel" 

Puis elle a ouvert sur moi ses prunelles pleines d'amour et de grâce, qui telles des caresses sur mon âme meurtrie, ont laissé l'éternelle promesse qu'un jour de ces failles, je ferais mes puissances.

J'ai longtemps évité de vraiment me regarder dans des glaces, de peur qu'elles ne me renvoient l'insistante bléssure, car je pensais avoir reçu comme héritage de mes parents désabusés, leurs orbites rougeoyantes et obscures comme des puits sans fonds. Mais un jour par mégarde, j'ai laissé s'ouvrir mes paupières sur la surface lisse d'un miroir que me tendait un insolent chérubin , souriant et confiant. 

Des yeux emplis d'amour et de grâce, illuminaient tels des soleils un visage aux traits fins dont le sourire invitait à la plus douce des étreintes. 

J'ai sérré contre mon coeur ce petit d'homme dont je pouvais enfin être le père. L'oeuvre de la bonne fée, présente au moment de mon arrivée en ce monde, était achevée. J'avais recouvré mes puissances.

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